vendredi 30 mars 2012

The Walking Dead, LOST in Zombieland


Après une fusillade, l'officier Rick Grimes se retrouve dans le coma. Il se réveille seul à l'hôpital et la civilisation qu'il connaissait à disparu, définitivement, ni plus ni moins. Ne subsistent que des zombies râlant et déambulant dans les rues...


A travers le chaos, il part à la recherche de sa famille et croise le chemin d'un petit groupe de survivants qui lutte contre une mort qui semble irréversible. A l'origine "The Walking Dead" est un best-seller du monde des comics. Publié en noir et blanc par Image Comics, le succès fut aussi inattendu que fulgurant. L'adaption en série télé fut confiée à Frank Darabont, un habitué des grandes sagas cinématographiques et humanistes (Les Evadés, La Ligne Verte).

On est loin des films de Romero. Malgré quelques scènes un peu gores de massacres, l'essentiel est ailleurs. La lutte contre les mort-vivants n'est qu'un prétexte pour voir évoluer les relations entre les personnages. L'épopée des rescapés du virus errants dans une ville d'Atlanta dévastée n'est pas sans rappeler celle des naufragés sur l'île de LOST. Dans un monde apocalyptique où chaque personne se bat non seulement pour vivre mais aussi pour garder l'espoir, des personnages issus de milieux différents s'allient, se déchirent, se révèlent, deviennent fous... C'est intense, oppressant, à la fois beau, affreux, sale et méchant.

Pour bien connaitre le comic-book, le moins que l'on puisse dire, c'est que l'intrigue prend le temps de se mettre en place et le smilblick n'a pas beaucoup avancée à la fin de la saison 1. Après 4 épisodes on se retrouve grosso-modo à la fin du premier tome (la série en comportant tout de même 15 pour l'instant...) Mais, les fans auront constaté que la série s'écarte du comic (ce qui n'est pas plus mal finalement). De nouvelles scènes, de nouveaux personnages et de nouvelles situations ont été introduits. Les épisodes 5 et 6 de la série TV ont par ailleurs une trame totalement inédite. Certains protagonistes qui ne devaient pas faire long feu prennent une place de plus en plus importante . Darabont ne se contente donc pas de faire une adaptation littérale. Il garde les bases du comic de Kirkland et Adlar tout en créant sa propre atmosphère, et en faisant évoluer les personnages différemment. Si les intrigues sont parfois différentes, les deux ambiances ne sont pas non-plus tout à fait les mêmes: le comic ayant tout de même plus de pêche et des rebondissements incessants tandis que la série mise sur un environnement plus angoissant.

Avant le début du tournage de la saison 2, Darabont a eu la mauvaise surprise de se voir octroyer une sérieuse coupe budgétaire. (Boardwalk Empire, autre énorme succès critique est dans le même cas).
Un énième rebondissement d'un tournage bien difficile où Darabont finit par claquer la porte.
Cette coupe budgetaire se ressent fortement à la vision de la saison 2: moins de zombies, beaucoup de blablas et une action au point mort pendant 3 épisodes. La lassitude commence légitimement à gagner le spectateur mais heureusement la deuxième partie se révélera être une véritable tuerie. Il n'y a pas d'autres mots...
Désormais l'ignoble gouverneur peut entrer en scène dans la saison 3. Tremblez !


L'audience des deux premières saisons furent les meilleures de l'Histoire de la chaine payante AMC, ce qui laisse penser que la série est vouée à durer. Mais cela n'empécha pas "The Walking Dead" d'être devenue ni plus ni moins la série la plus téléchargée depuis l'avènement d'Internet.
La troisième saison commencera à être diffusée à l'automne prochain (plus précisément à Halloween). L'été sera long...

Une partie du casting de "The Walking Dead": Andrew Lincoln (Human Traffic,L'Arnacoeur), Jon Bernthal (Numb3rsThe Ghost Writer), Jeffrey DeMunn (un des acteurs fétiches de Darabont).
PS: Quel plaisir de retrouver Sarah Wayne Callies et Laurie Holden !




The Walking Dead:
Saison 1 (2010) 6 épisodes
Saison 2 (2011) 13 épisodes
Diffuseur américain: AMC
Diffuseur en France: Orange Cinéchoc et TF6.
La saison 3 débutera aux USA en Octobre prochain pour 17 nouveaux épisodes.

mardi 14 juin 2011

The X-Files, chronologie d'un monument




Pendant presque une décennie et 201 épisodes, The X-Files a été un des principaux blockbusters télévisuels. Les conspirations, extra-terrestres, monstres visqueux et enquêtes en trench coat auront passionné des millions de fans à travers le monde. X-Files, c'est aussi la musique de Mark Snow et la starisation d'acteurs emblématiques. Mais surtout c'est une série remarquable dans sa narration et qui sera une oeuvre référence pour beaucoup de productions qui suivront.


Saison 1 (1993)

La mythologie X-Files se met en place pendant la saison 1. Composée exclusivement de one-shots, la série oscille déjà entre épisodes mythologiques et épisodes d'investigation plus classiques. Des moments déjà mémorables: un improbable slasher en huis-clos: "Ice", un angoissant épisode dans la forêt: "Darkness Falls", des montres flippants (Eugène Tooms, John Barnett). La recette gagnante est déjà là: Mulder apparait comme un illuminé traumatisé par la disparition de sa soeur lorsqu'ils étaient ados. Skinner ronchonne, Smoking Man manigance dans son coin, les Lone Gunmen enseignent leurs théories fumeuses et le gouvernement ricain en prend pour son grade. L'informateur de Mulder (Deep Throat) se fait dézinguer, ses dernières paroles seront: "Ne faites confiance à personne". Scully se rend compte que finalement son nouveau partenaire n'est peut-être pas si parano qu'il en a l'air. Les X-Files ne sont pas encore le phénomène qu'ils deviendront dans les années à venir mais ils gagnent leurs galons de série populaire et prennent déjà une place importante dans la programmation de la FOX.

-"What the fuck !?"

Saison 2 (1994)

Avant le début du tournage de la saison 2, Gillian Anderson annonce qu'elle est enceinte. Au départ furax, Carter improvise, adapte sa série en fonction et réalise un coup de maître. Il fait enlever Scully au cours d'une trilogie à suspense qui bouleversa des millions de téléspectateurs. Cet enlèvement servira de fil conducteur de la vie de Scully et sera à l'origine de tous les emmerdes qui lui arriveront dans les saisons à venir (son cancer, sa stérilité...). Mulder apprend que la colonisation des petits gris est en marche. Mr X et Alex Krycek font leur apparition. A peine remise de son enlèvement et d'un coma prolongé, Scully devra descendre dans un volcan, résoudre un mystère vaudou, faire face à un psychopathe fétichiste et défier les fantômes de vieux pervers dans un hospice (entre autres). Mulder ne fait pas de sentiments...
Pour la première fois, l'année s'achève sur un cliffhanger à suspense. Une manière de tenir les communautés de fans en haleine. Chris Carter, l'inventeur du Buzz avant l'heure.


Saison 3 (1995)
Cette fois-ci la série devient véritablement un phénomène. Les premiers épisodes battent des records d'audience et la vieillissante chaîne de la Fox connait une seconde jeunesse. C'est aussi le début d'une razzia annuelle aux Emmy Awards et aux Golden Globes. David et Gillian posent à poil dans un lit en couverture de Rolling Stone. Dorénavant, Anderson est un sex-symbol et devient l'antithèse de Pamela. FHM la consacre l'année suivante en Number One de son classement. Duchovny quant à lui est le meilleur pote des geeks. Du coté de l'intrigue, la mythologie gagne en complexité et commence vraiment à devenir un sacré sac de noeuds. On voit la première apparition de l'huile noire. Mulder découvre que son père fricotait avec d'anciens nazis. William Mulder se fera assassiner par Krycek, de même que la soeur de Scully. La vie ne devient pas rose pour nos héros et les investigations des deux agents commencent à leur coûter cher. Paradoxalement les épisodes humoristiques prennent de plus en plus de place ("Quagmire", "Jose Chung's 'From Outer Space' ", "War Of The Coprophages").

Saison 4 (1996)

L'apogée de la série et sans nul doute la saison la mieux écrite. Il n'y a pas grand chose à jeter dans cette saison d'une qualité remarquable. Les sentiments des personnages sont au centre de l'intrigue. Mulder plus parano que jamais, voit sa foi régulièrement remise en question. Il tente l'hypnose régressive, il finit aussi par croire un serial killer manipulateur comme étant le meurtrier de sa soeur mais ne trouve rien de mieux à faire que de le tuer... ce qui compliquera encore sa quête de la vérité. Scully découvre lors de l'épisode gore "Regenerations" qu'elle a un cancer et se prépare à l'inévitable. Anderson réalisant pour l'occasion de sacrées performances d'actrice (notamment pendant les émouvants "Memento Mori" et "Never Again"). Le second informateur de Mulder, Mr X se fait assassiner. Marita Covarrubias le remplace (lourd fardeau...). A noter aussi les splendides diptyques "Tempus Fugit" et "Tunguska". Le drôlatique "Small potatoes", le tripant et décalé "Musing of a Cigarette Smoking Man", sans parler des incroyables "Home" et "Sanguinarium" sans doute les épisodes les plus trashs de la série.

La famille Peacok, les ploucs consanguins et tueurs infanticides de "Home". Un des épisodes les plus controversé de l'histoire de la série.

Saison 5 (1997)

L'année débute par le superbe 100è épisode qui voit Scully guérir de son cancer grâce à Mulder qui a négocié avec Smoking Man. La suite de la saison est assez déroutante. Plus courte qu'à l'accoutumée (à cause du tournage du film grand écran "Fight for The Future" se situant chronologiquement entre les 5è et 6è saison). C'est également la dernière année de tournage dans l'atmosphère pluvieuse si particulière de Vancouver. Malgré des audiences plus fortes que jamais, pour la première fois la série est l'objet de critiques de la part des fans de la première heure. Les épisodes mythologiques deviennent alambiqués et inutiles (on assiste à un schisme entre les aliens... et on s'en tape un peu...). A noter le très bon "Bad Blood" l'émouvant diptyque "Emily", l'épisode réalisé par Stephen King: "Chinga" sans oublier l'excellente parodie de Frankenstein: "Post-Modern Prometheus" réalisée en noir et blanc. Mine de rien, Chris Carter a le mérite d'expérimenter, de vouloir renouveler sa série et ne se repose pas sur ses lauriers.

Saison 6 (1998)

Un virage à 90°. L'équipe de tournage déménage à Los Angeles sous la pression des acteurs qui en avaient marre du Canada (notamment Duchovny). C'est l'occasion de tourner les épisodes dans une atmosphère différente et cela est matière à de nouvelles trames. Le ton général change, les épisodes humoristiques et décalés sont désormais majoritaires. Carter arréte les conneries et décide de révéler une grande partie de l'intrigue du feuilleton dans le double-épisode "Two Fathers / One Son". La mythologie quitte alors le fantastique pour s'aventurer (dangereusement) dans la science fiction. On assiste à une première érosion de l'audience. Et pourtant l'ensemble de cette saison 6 est bigrement bien foutu et une fois de plus déroutant. Les références à la culture pop n'auront jamais été aussi nombreuses et variées. Quand au fameux "Dreamland": tout simplement irrésistible! Indéniablement une de mes saisons préférées.

Pendant la saison 6 une Scully délurée se met à déconner et se lâche... Et ça, c'est trop bien!

Saison 7 (1999)

Un seul mot pour résumer cette saison: poussive. Duchovny clamait haut et fort que ce serait définitivement sa dernière. Carter est donc obligé d'épiloguer sur certaines questions concernant son personnage (en l'occurrence la disparition de sa soeur). Mulder apprend donc la vérité et l'épisode "Closure" est aussi bâclé que son épilogue est stupide, malgré une émouvante scène finale. Puisque Duchovny s'en va il faut donc orchestrer sa disparition: Carter choisit une trame déjà-vue: l'enlèvement... Enfin bref passons... Robert Patrick (alias John Doggett) est engagé pour le retrouver. S'ensuit une chasse à l'homme acharnée. Pour ce qui est des one-shot, la production continue de mettre l'accent sur les épisodes comiques. Mais la mayonnaise prend moins bien. L'effet de surprise est passé et certains épisodes sont moins bien écrits.


Saison 8 (2000)

Finalement Duchovny se décide de revenir bosser à mi-temps. Carter fait réapparaître Mulder dans un champ de blé (Doggett avait fouillé partout mais pas ici!). Duchovny revient dans la série dorénavant en tant que guest, Scully jouant à présent le rôle de la croyante et Doggett celui du sceptique. On glisse alors un peu plus dans l'absurde: Scully est enceinte de Mulder alors qu'elle était censée être stérile depuis son enlèvement... (cf Saison 2). Le problème c'est que les aliens veulent récupérer le mioche de Dana qu'ils prennent pour l'un des leurs (?) Sinon une big surprise: Skinner pète un câble et butte Krycek sur un coup de sang après une énième trahison. Faut avouer que le directeur-adjoint s'était fait régulièrement tourner en bourrique par le mercenaire... Krycek étant pour résumer un agent quadruple (!) qui après avoir été au FBI, a fricoté avec le consortium de Smoking Man puis avec les russes et s'était maintenant acoquiné avec les aliens. C'est du propre...

Saison 9 (2001)

C'est au tour de Gillian Anderson de vouloir se faire son petit mi-temps pépère. Carter décide tout de même de reconduire sa série pour une saison supplémentaire et embauche en CDD à plein temps Annabeth Gish (alias Monica Reyes, une spécialiste des sciences occultes). Ce choix ne s'avérera pas si mauvais car les moments les plus intéressants de la saison sont ceux qui tournent autour d'elle. Carter introduit le thème des "Supers Soldats" dans la mythologie. S'en suit un interminable double-épisode grotesque où Robert Patrick doit affronter une sorte de Terminator... Dans ce cas précis, la référence va franchement très très loin! Carter se rend (enfin) compte qu'il a peut être poussé sa série un peu trop dans ses retranchements. Les X-Files se terminent sur un épisode final où l'ultime prophétie est révélée: en 2012 l'humanité est mal barrée...


Les films:


The X-Files: Fight The Future. (1998)
Doté d'un budget de 120.000 de Dollars, le premier long-métrage X-Files réalisé par Rob Bowman est un des gros blockbusters de l'été 1998. Un véritable kif ultime pour les fans puisque ce film réunit toutes les composantes de l'univers de la série dans un long pop-corn-movie spectaculaire de deux heures. Complot mondial, virus assassin, manigances de Smoking Man et traque d'extra-terrestres du Texas jusqu'en Antarctique sont au programme. Fight The Future se déroule pendant l'apogée de la série alors que sa popularité est au zénith, chronologiquement entre les saisons 5 et 6. Les bénéfices mondiaux seront de 70 millions de dollars et le film rencontrera un succès tant public que critique.



The X-Files: I Want To Believe. (2008)
Près de six ans après l'arrêt de la série, les agents reprennent du service! Doté d'un budget près de quatre fois inférieur à celui du premier film, les mauvaises langues diront même que ce second opus n'aura vu le jour que grâce à la fameuse grève des scénaristes à Hollywood en 2008, les studios acceptant n'importe quel projet un minimum fiable... Après une si longue attente, on ne peux pas dire que ce long métrage aura ravit les fans. Pas d'aliens ni conspiration, on a à peine le plaisir de revoir Mulder et Scully sans aucun des seconds rôles habituels. Depuis 2002, Carter parle de son fameux projet de suite, finalement il n'aura pondu qu'un long épisode d'enquête dans la neige et de facture un peu classique. Les fans, déçus à juste titre, attendent toujours 2012 et une hypothétique conclusion en beauté.. Tout porte à croire qu'ils ont tord...



Les autres séries de Chris Carter:


The Lone Gunmen (2000)
Un "spin-off" de X-Files. Il fallait oser faire une série sur les trois potes geeks paranoïaques de Mulder. Pourtant Chris Carter l'a fait. Comme il fallait s'y attendre, la série n'a pas été renouvelée après sa première saison. Seulement 13 épisodes donc pour un spin-off décalé et somme toute assez sympa. Par ailleurs, l'épisode Pilote contient une prédiction à glacer le sang: un avion détourné par des terroristes est supposé s'écraser sur le World Trade Center. L'épisode sera diffusé aux USA en Mars 2001, soit 6 mois avant les attentats du 11 septembre.... Carter a décidément des dons de voyant.


MilleniuM (1996-1999)
Comment ne pas mentionner l'autre excellente série de Carter? MilleniuM durera trois saisons (et 67 épisodes tout de même) avant d'être déprogrammée. La série, encore plus mystique et ésotérique que X-Files relate les enquêtes de Frank Black (incarné par l'excellent acteur Lance Ericksen). Black est un criminologue profiler, contraint d'infiltrer une secte apocalyptique: le groupe MilleniuM. Contrarié de n'avoir pu donner de conclusion à sa série, Chris Carter fera apparaitre Frank Black dans l'épisode 4 de la septième saison de X-Files. L'occasion de donner enfin une rédemption à un personnage principal bien tourmenté et de faire un bon épisode "crossover" réunissant l'univers des deux séries.

mercredi 1 juin 2011

Breaking Bad, L'alchimie parfaite


Réaliste, sulfureuse, ironique, tragi-comique, poignante. S'il ne fallait retenir qu'une seule série tv pour résumer tout ce qui se fait de mieux dans la "nouvelle génération de séries" actuelle, Breaking Bad serait peut-être celle ci.
Le scénario est original et remarquablement conçu au fil des épisodes. Vince Gilligan en est le créateur (scénariste auparavant d' X-Files et de Hancock). A la vue du scénario méticuleux de cette série et de l'absence de procédés prétentieux, on pourrait ainsi la qualifier de "série d'auteur".
L'action se déroule à Albuquerque, Nouveau-Mexique. Le personnage principal Walter White est un père de famille, simple professeur de chimie de son état, qui apprend qu'il est atteint d'un cancer des poumons. Il se lance dans le trafic de drogue pour subvenir aux besoins de sa famille afin qu'elle ne puisse manquer de rien après sa mort. Walt va devoir composer avec d'une part sa vie rangée de prof de lycée et d'autre part un nouveau milieu qui lui était totalement étranger. Il prend pour partenaire un jeune paumé: Jesse, un de ses anciens élève devenu délinquant. Le synopsis rappelle celui de Weeds mais Breaking bad la dépasse dans tous les domaines.
L'humour est parfois grinçant, tension et suspense sont présents du début à la fin, l'humanité des personnages est poignante. Un puzzle se met lentement en place pour aboutir au fil des épisodes à une réaction en chaine époustouflante.
Le personnage principal a une vie sociale des plus respectables et il doit cacher sa double vie honteuse à ses proches. Walter doit se heurter à sa conscience et doit brouiller les pistes pour être au dessus de tout soupçons. Ses actes semblent à première vue indéfendables mais on se prend de sympathie pour le héros, on se rend compte que sa cause ne peut pas être plus juste. Le bien et le mal se croisent et se tutoient. On a alors l'impression d'assister aux meilleurs moments de Dexter. Mais ce n'est pas Dexter, c'est Breaking Bad.
Suite à l'annonce du cancer de Walt, sa famille doit faire face à la tragédie. Les sentiments et les réactions face à l'adversité de chacun des membres de la famille sont disséqués. La narration est lente, Breaking Bad prend son temps et s'interesse à TOUS les personnages. La série se hisse alors au niveau des meilleures séries familiales de HBO. On a alors l'impression de revivre les meilleurs passages de Six Feet Under. Mais ce n'est pas Six Feet Under, c'est Breaking Bad.
Cette série a ainsi de trés nombreuses influences. Contrairement à Prison Break qui pioche maladroitement et prétentieusement à droite et à gauche, le contenu de Breaking Bad n'est pas indigeste. Vince Gilligan ne garde que le meilleur de ses influences tout en gardant ses distances. C'est là le grand mérite de la série: Elle a sa propre identité, le résultat donne un contenu original et singulier. Les rebondissemnts et la narration sont admirables (même si le cliffhanger de la fin de la Saison 2 est un peu démesuré).
L'acteur Brian Cranston interprète Walt. Connu dans des rôles comiques dans "Malcolm" et "How I Met Your Mother". Il décrocha l'Emmy award du meilleur acteur dans un rôle dramique pour cette prestation époustouflante.
Canal+ ayant trouvé que le concept était trop dérangeant, tout laissait penser que la série serait sans doute diffusée par un obscur bouquet satellite payant comme d'autres merveilles scénaristiques (Les Soprano, Oz, The Wire ou Six Feet Under par exemple). C'est finalement Arte qui a eu le courage de l'acheter mais en la programmant le samedi soir à 22H30, ce qui est forcément rédhibitoire pour faire de bonnes audiences...
Trois saisons ont pour l'instant été diffusées sur la chaine AMC (et deux sont sorties en DVD en France).



Breaking Bad:
Saison 1 (2008) 7 épisodes
Saison 2 (2009) 13 épisodes
Saison 3 (2010) 13 épisodes
Diffuseur américain: AMC
Diffuseur en France: Arte
La saison 4 débutera aux USA en Juillet prochain pour 13 nouveaux épisodes.


PS: Pour sauver Walter White, envoyez vos dons!
http://www.savewalterwhite.com/